mardi 5 juillet 2011

Le procureur serait prêt à abandonner les poursuites contre DSK

Le procureur serait prêt à abandonner les poursuites contre DSK



NEW YORK (Reuters) - Le procureur de New York s'apprête à abandonner les poursuites contre Dominique Strauss-Kahn en raison des doutes qui pèsent sur la crédibilité de son accusatrice, écrit mardi le New York Post.

"Débouche le champagne, DSK", ironise le quotidien américain, qui ajoute que Cyrus Vance Jr pourrait prendre sa décision avant la prochaine audience fixée au 18 juillet.

Le New York Post cite un "enquêteur haut placé" qui parle de "certitude" sur la décision du procureur de New York. "Nous savons tous que ce dossier ne tient pas."

Le procureur a reconnu vendredi dernier que la crédibilité de la femme de chambre du Sofitel qui accuse l'ancien directeur général du Fonds monétaire international de tentative de viol était affaiblie par ses mensonges. (voir )

"Il est impossible de croire la moindre chose qui sort de sa bouche, ce qui est dommage, parce que nous pourrions ne jamais savoir ce qui s'est passé dans cette chambre d'hôtel", a déclaré l'enquêteur cité par le New York Post.

Un tribunal de Manhattan avait déjà pris acte vendredi dernier des doutes sur la femme de ménage et accepté de libérer Dominique Strauss-Kahn sur parole.

Selon l'avocat de la plaignante, Kenneth Thompson, la prochaine audience reste fixée au 18 juillet à sa connaissance. "J'espère qu'ils (les services du procureur) ne vont pas abandonner les poursuites", a-t-il déclaré à I>Télé.

Le procureur de New York avait annoncé vendredi que l'enquête se poursuivait dans la mesure où il est avéré qu'un rapport sexuel a eu lieu entre la femme de chambre et Dominique Strauss-Kahn dans sa suite du Sofitel le 14 mai dernier.

Le tout est de savoir s'il a été consenti, comme l'affirme la défense de ce dernier, ou accompagné de violences, comme l'avance l'avocat de la plaignante guinéenne.

PLAINTE À PARIS

Selon le site internet d'information américain The Daily Beast, un des mensonges les plus gênants de la femme de chambre, le fait qu'elle aurait nettoyé une autre chambre après avoir quitté la suite de Dominique Strauss-Kahn, n'en serait pas un.

Le relevé des cartes électroniques du Sofitel montrerait en effet qu'elle avait déjà nettoyé cette chambre dans la matinée du 14 mai avant d'entrer peu après midi, heure de New York, dans celle de l'ancien ministre français de l'Economie.

Elle se serait seulement réfugiée pendant quelques minutes dans cette chambre après l'agression supposée.

Même si les poursuites sont abandonnées contre Dominique Strauss-Kahn, le Parti socialiste a déjà fait son deuil de la candidature de l'ancien favori des sondages à la primaire interne en vue de la présidentielle de 2012.

Une autre procédure tend à maintenir la pression judiciaire.

A Paris, Tristane Banon, une Française de 32 ans qui se dit victime d'une tentative de viol de la part de Dominique Strauss-Kahn en 2003, a déposé plainte mardi, selon son avocat David Koubbi, qui a parlé de faits "d'une particulière violence et d'une particulière gravité".

"Elle va être instruite et je tiens à vous signaler que dans l'hypothèse où Monsieur Dominique Strauss-Kahn viendrait à ne pas comparaître devant une cour d'assises, nous saurions alors à quoi nous en tenir quant au traitement judiciaire de ce type d'affaires en France", a ajouté l'avocat.

Une tentative de viol est passible de la cour d'assises et le maximum de la peine est de 15 ans de réclusion criminelle. La peine peut être supérieure en cas de circonstances aggravantes.

Dominique Strauss-Kahn a aussitôt contre-attaqué en chargeant lundi ses avocats de porter plainte pour dénonciation calomnieuse, a déclaré l'un de ses défenseurs, Me Henri Leclerc.

David Koubbi parle de faits "extrêmement graves" à l'encontre de sa cliente, une journaliste-écrivain qui affirme que l'épisode s'est déroulé lors d'une rencontre avec Dominique Strauss-Kahn à Paris dans le cadre de la rédaction d'un livre.

Kenneth Thompson, qui avait invité les femmes qui auraient été victimes d'éventuels comportements délictueux de "DSK" à se faire connaître, a dit croire en la sincérité de la plaignante.

"Je pense que Tristane Banon dit la vérité et je la soutiens", a-t-il dit sur I>Télé.

Anthony Boadle à Washington, et Yves Clarisse et service France à Paris, édité par Gilles Trequesser