dimanche 30 octobre 2011

L'Otan visée par plusieurs attentats en Afghanistan

L'Otan visée par plusieurs attentats en Afghanistan

L'explosion a projeté le car de l'Otan dans une contre-allée, parallèle à l'artère principale.
L'attaque la plus meurtrière a visé à Kaboul un car de la coalition, faisant 21 morts. Trois soldats de l'Otan ont, en outre, été tués dans le sud du pays par un homme portant l'uniforme de l'armée afghane.


Samedi sanglant pour les forces internationales en Afghanistan, visées par deux attentats. L'attaque la plus meurtrière a ciblé, samedi matin, à Kaboul un car américain de l'Otan. Au moins 21 personnes, dont treize militaires américains et un soldat canadien de la force de l'Otan en Afghanistan, l'Isaf, ont péri. Le New York Times rapporte, de son côté, la mort de huit civils, dont trois policiers afghans et deux enfants. Huit blessés afghans ont été hospitalisés

Il s'agit des plus importantes pertes subies par la coalition depuis la mort de 30 militaires américains, dont 25 membres des forces spéciales, dans l'attaque de leur hélicoptère mi-août dans la province du Wardak, au sud de Kaboul. Samedi, le car a été attaqué près du palais Darulaman, résidence en ruine des anciens rois afghans, à la périphérie sud-ouest de la capitale afghane. «C'était une bombe très puissante», a raconté un témoin. L'explosion a projeté le car, apparemment blindé, dans une contre-allée, parallèle à l'artère principale. Deux hélicoptères de l'Otan se sont posés sur le site pour évacuer les victimes. Certains blessés étaient soignés sur des civières posées à même le trottoir.
Revendication par SMS

Les talibans ont revendiqué l'attentat dans un SMS envoyé à plusieurs organes de presse par un de leurs porte-parole habituels, Zabihullah Mujahid. Ce dernier a précisé le mode de l'attaque : un 4x4 transportant 700 kg d'explosifs qui a percuté le car. En mai 2010, un précédent attentat sur la même route de Darulaman contre un convoi de l'Otan avait fait 18 morts, dont six soldats de la coalition.

Par ailleurs, trois soldats australiens de l'Otan ont été abattus, toujours ce samedi, dans le sud de l'Afghanistan par un homme vêtu de l'uniforme de l'armée afghane. Le forcené a été abattu. On ne sait pas s'il était un vrai militaire. Plusieurs soldats étrangers ont déjà été tués par des militaires ou policiers afghans, sans que les motivations des meurtriers soient toujours établies. Mais plusieurs opérations récentes de la rébellion afghane ont été menées par des assaillants en tenue de la police ou de l'armée afghane, ou grâce à la complicité de membres des forces de sécurité.

Enfin, dans l'est du pays, une femme kamikaze s'est faite sauter devant des bureaux de l'agence afghane du renseignement (NDS) à Asadabad, capitale de la province orientale de Kunar. Deux gardes ont été blessés. L'attaque a été également revendiquée par les talibans. Les insurgés sont très présents dans cette zone frontalière du Pakistan, accusé par Kaboul et Washington d'abriter les bases arrières des insurgés islamistes.

Lula est atteint d'un cancer du larynx

Lula est atteint d'un cancer du larynx


L'ancien président brésilien, âgé de 66 ans, débutera lundi sa première séance de chimiothérapie. La nouvelle a été rendue publique par l'hôpital où il est traité.


Il s'est rendu à l'hôpital à cause d'un mal de gorge et d'une voix plus enrouée qu'à l'ordinaire. Une série d'examens ont permis de montrer que l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, plus connu sous le nom de Lula, est atteint d'une tumeur maligne au larynx, et devra être traité par chimiothérapie.

«Le patient se porte bien et doit suivre le traitement sous forme ambulatoire», indique l'hôpital Syro-Libanais de Sao Paulo qui a rendu public ce diagnostic. La première séance de chimiothérapie aura lieu lundi. On ignore combien de séances devra subir Lula, ancien fumeur, qui a fêté jeudi ses 66 ans.
Un président extrêmement populaire

Lula a présidé le Brésil de 2003 à 2010, et a appliqué des programmes sociaux qui ont permis à plus de 29 millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté et placé son pays au centre de la scène diplomatique internationale. Ne pouvant plus constitutionnellement se présenter à une nouvelle élection, il a quitté le pouvoir l'an passé avec une popularité record de 80%. Sa dauphine, Dilma Rousseff, lui a succédé au poste suprême. Cette dernière avait été victime d'un cancer du système lymphatique en 2009. Elle est depuis totalement guérie.

L'ancien mécanicien devenu président est resté actif en donnant une série de conférences à travers le monde, et en gardant un rôle essentiel de coordination politique au sein de son Parti des travailleurs. «Je suis fier d'avoir consacré plus de la moitié de mes 66 ans à la lutte pour la conquête de la démocratie de ce pays», a dit Lula dans une vidéo postée sur le site de son institut pour répondre aux messages de «Bon anniversaire» envoyés par des admirateurs.

L'hôpital Syro-Libanais de Sao Paulo où sera soigné Lula est spécialisé dans le traitement contre le cancer. Il avait notamment eu comme patient l'ancien vice-président de Lula, José Alencar, victime depuis 1997 d'un cancer généralisé dans la région abdominale. Il a succombé à sa maladie en août 2010.

mardi 9 août 2011

Naufrage aux Comores, une cinquantaine de noyés

Naufrage aux Comores, une cinquantaine de noyés

Une cinquantaine de personnes, dont des enfants, ont péri noyées dans un naufrage mardi au sud de l’île de la Grande-Comore, a annoncé le procureur général de l'archipel.

Le naufrage du Madjiriha s’est produit vers 3 heures du matin, en face du village de Chindini, à l’extrême sud de l’île. Le bateau avait quitté la capitale Moroni en fin d’après-midi pour rallier une autre île de cet archipel de l'océan Indien, Anjouan. Il a heurté un récif à environ 3 km des côtes, ses deux moteurs étant tombés en panne.

"Cinquante corps ont été retrouvés jusqu'à maintenant mais d'autres sont bloqués dans l'épave et ne pourront être récupérés que lorsque la mer se sera calmée", a dit le procureur, Soilih Mahmoud.

LA LENTEUR DES SECOURS EN CAUSE

Les recherches se poursuivaient mardi après-midi: des plongeurs devaient inspecter l'intérieur du boutre "si l’état de la mer le permet", a indiqué Arfachad Salim, responsable du Croissant rouge. Plusieurs blessés graves ont été acheminés vers le Centre hospitalier régional El-Maarouf de Moroni tandis que des blessés légers étaient pris en charge par les centres de santé des localités voisines, notamment Foumbouni et Ouzioini.

Un rescapé, Ali Abdou Moussa, a mis en cause la lenteur des secours. La Croix-Rouge a fait savoir que 60 rescapés avaient été hospitalisés à Ouzioini et Foumbouni.

Les naufrages d'embarcations sont assez courants aux Comores, notamment en raison de conditions de navigation souvent difficiles. Très régulièrement, les victimes sont des candidats à l'immigration clandestine qui tentent depuis Anjouan de gagner la quatrième île géographique de l'archipel, le département français de Mayotte.

samedi 16 juillet 2011

Un baiser de théâtre finit devant un tribunal à Vérone

Un baiser de théâtre finit devant un tribunal à Vérone

L'acteur italien Alessandro Haber à Rome en octobre 2006

A Vérone, Othello n'a pas eu besoin des ruses de Iago pour perdre les pédales. Avant même la première de la pièce de Shakespeare, qui a eu lieu mercredi 13 juillet, dans les arènes de la ville, le scandale était déjà arrivé. L'acteur principal de cette production, Alessandro Haber, 65 ans, auréolé du prix Vittorio Gassman (l'équivalent de nos Molières) de la meilleure interprétation masculine pour Oncle Vania, de Tchekhov, avait déjà perdu la tête pour sa Desdémone, incarnée par la toute jeune (19 ans) actrice Lucia Lavia.

Les faits, tels que les a racontés la presse italienne sont assez simples. Alessandro Haber a craqué devant la beauté de sa partenaire. De répétition en répétition, il s'est fait plus pressant. Ses baisers de théâtre sont devenus de moins en moins feints, jusqu'au jour où Lucia Lavia lui a balancé une paire de claques sans sommation. Haber a répliqué de la même manière. Des insultes ont fusé de part et d'autre. Dans la foulée, la compagnie de Bologne, Nuova Scena, productrice du spectacle, décidait de renvoyer Alessandro Haber pour des faits qui 's'opposent aux plus élémentaires règles de déontologie professionnelle'.

 Mais les interprétations divergent. Alessandro Haber soutient n'avoir eu aucun 'comportement incorrect'. Il reconnaît qu'il a appuyé un peu trop ses baisers, en tout cas un peu plus que d'habitude. Mais il avait une juste raison de le faire : 'J'ai voulu donner vie et corps à mon personnage, comme je le fais à chaque fois que je cherche l'interprétation la plus juste. Je suis connu comme un acteur excessif et passionné. Je voulais incarner un Othello animal et frustré.' De ce point de vue, c'est assez réussi. Un peu trop même, puisque même son ami et metteur en scène Nanni Garella l'accable : 'Il est allé au-delà du tolérable.'

Le Tour de France (6) – Le Tour des comices agricoles

Le Tour de France (6) – Le Tour des comices agricoles



En critiquant les « routes de paysans » sur lesquelles le Tour de France évolue depuis deux semaines, le Suisse Fabian Cancellara a sans doute heurté la sensibilité nationale, si attachée à ses terroirs et à cette France des clochers qui fait aussi – et surtout ? – la fortune et le succès jamais démenti du Tour. Reste qu’une appellation a germé dans la caravane, décrivant cette 98e édition de la Grande Boucle comme un « Tour des comices agricoles ». Depuis le départ de la Vendée, la plus grande course cycliste du monde a ainsi donné de la France un visage rural et champêtre qui génère certainement de belles images mais exclut de fait une autre France, celle des villes, sans même parler de celle des banlieues.

Aussi y a-t-il un certaine légitimité de la part du champion olympique du contre-la-montre à s’étonner que l’Hexagone ne soit parcouru que de départementales et de chemins vicinaux à l’heure où, justement, le cyclisme s’internationalise et passe plus de temps dans les aéroports que dans les relais de poste. Bien sûr, les vieux de la vieille, les nostalgiques de cet âge d’or où une demi-douzaines de nations se disputaient les lauriers, ricaneront de voir les coureurs se plaindre de la longueur des transferts et des courtes nuits dans des Logis de France douillets, mais dépourvues de climatisation. Ce n’est pas tant un choc thermal qu’un choc culturel à l’heure où Australiens, Américains ou Britanniques sont aussi nombreux dans le peloton que les Belges ou les Italiens. « Ils n’ont qu’à ne pas venir », entend-on déjà, alors que ces nouveaux venus sont l’avenir du cyclisme.

Il est vrai que les organisateurs du Tour de France sont la proie de leurs propres impératifs. Déjà muselés dans leur capacité d’innovation par les passages obligés des Alpes ou des Pyrénées, les concepteurs de la Grande Boucle sont d’autant plus coincés qu’ils décident de faire passer le peloton par la Vendée et Massif Central. Au départ de Pau, les coureurs ne se retrouvaient que pour la deuxième fois depuis le début de ce Tour dans une ville de plus de 80.000 habitants, après Le Mans, et encore il s’agissait là de villes départ, ne nécessitant pas la même infrastructure médiatique et hôtelière…

La difficulté pour les patrons du Tour est de concilier les besoins des différents acteurs de la course, les coureurs d’abord – plutôt mécontents nous l’avons dit, d’autant qu’un gros nuage survole la course depuis la Vendée -, mais aussi les partenaires financiers, les médias et le public.

Depuis quelques années, le Tour de France et le sport cycliste dans son ensemble sont devenus de précieux instruments de promotion touristique et les pays qui, de la Chine à l’Australie en passant par le Québec, les Emirats ou la Turquie, créent chaque année leur propre course par étapes ont d’autres visées que le strict intérêt sportif. Les belles images priment sur le confort des coureurs et même du public et les offices du tourisme, les conseils généraux et régionaux pèsent d’un poids croissant sur la configuration de la course. Pour eux, l’essentiel est que l’on aperçoive à la télé, dans le monde entier, les sites remarquables de leur région et ils sont prêts à payer le prix fort pour obtenir cette exposition médiatique.

Pourtant les dirigeants du Tour cherchent, nous dit-on, à moderniser leur épreuve à l’occasion de sa 100E édition en 2013. Il leur faudra peut-être s’affranchir de vieilles habitudes et rendre visite à cette autre France qui, pour l’instant, se moque un peu d’une Grande Boucle qui a parfois des allures de grand-mère.

mardi 5 juillet 2011

Zouzou le renardeau retiré à sa famille d'accueil

Zouzou le renardeau retiré à sa famille d'accueil




Dernière info 20h41: Le tribunal correctionnel de Bergerac a statué ce mardi: Zouzou va être retiré à ses propriétaires. A 20Minutes, la propriétaire s'est déclarée «dégoutée, choquée par la dureté des propos du procureur» et de l'absence d'avocat lors de l'audience. «On ne s'attendait vraiment pas à ça» a-t-elle regretté, craignant la confiscation prochaine de l'animal. «Ce soir, Zouzou dort chez nous. Mais demain? On ne sait même pas où on va l'emmener!», s'insurge-t-elle.

Ils sont à l'audience, mais ils ont peu d'espoir. Certaine de voir sa demande de report acceptée, la famille menacée de se voir retirer Zouzou, le renardeau qu'elle a adopté à Bergerac, n'avait pas prévu de se rendre au tribunal ce mardi après-midi. Leur avocat a réussi à les prévenir in extremis que l'audience aurait lieu, mais leur dossier n'est pas prêt. «La décision n'a pas été rendue», a indiqué ce dernier à 16h30, sans nouvelles de ses clients, contactés en vain par 20Minutes.

«C'est voulu, ils ne voulaient pas qu'il ya ait trop de monde»

La famille de Zouzou se plaint de n'avoir reçu que tardivement des documents cruciaux dans cette affaire. «L'avocat n'a pas eu le temps de monter le dossier, regrette ce mardi Ana-Paula, contactée par 20Minutes. C'est voulu, ils ne voulaient pas qu'il y ait trop de monde.» «Je ne vais pas pouvoir plaider, mes clients sont injoignables», s'inquiétait plus tôt dans la matinée Jean-François Capoul, leur avocat.

«L'audience se tiendra comme prévu», avait indiqué lundi le tribunal de grande instance de Bergerac à 20Minutes. L'avocat, cependant, devait s'y rendre seul, supposant que celle-ci serait une formalité au cours de laquelle sa demande de report serait accordée. «Le procureur s'oppose au report», a-t-il déploré ce mardi. (...) Lire la suite sur 20minutes.fr

Le procureur serait prêt à abandonner les poursuites contre DSK

Le procureur serait prêt à abandonner les poursuites contre DSK



NEW YORK (Reuters) - Le procureur de New York s'apprête à abandonner les poursuites contre Dominique Strauss-Kahn en raison des doutes qui pèsent sur la crédibilité de son accusatrice, écrit mardi le New York Post.

"Débouche le champagne, DSK", ironise le quotidien américain, qui ajoute que Cyrus Vance Jr pourrait prendre sa décision avant la prochaine audience fixée au 18 juillet.

Le New York Post cite un "enquêteur haut placé" qui parle de "certitude" sur la décision du procureur de New York. "Nous savons tous que ce dossier ne tient pas."

Le procureur a reconnu vendredi dernier que la crédibilité de la femme de chambre du Sofitel qui accuse l'ancien directeur général du Fonds monétaire international de tentative de viol était affaiblie par ses mensonges. (voir )

"Il est impossible de croire la moindre chose qui sort de sa bouche, ce qui est dommage, parce que nous pourrions ne jamais savoir ce qui s'est passé dans cette chambre d'hôtel", a déclaré l'enquêteur cité par le New York Post.

Un tribunal de Manhattan avait déjà pris acte vendredi dernier des doutes sur la femme de ménage et accepté de libérer Dominique Strauss-Kahn sur parole.

Selon l'avocat de la plaignante, Kenneth Thompson, la prochaine audience reste fixée au 18 juillet à sa connaissance. "J'espère qu'ils (les services du procureur) ne vont pas abandonner les poursuites", a-t-il déclaré à I>Télé.

Le procureur de New York avait annoncé vendredi que l'enquête se poursuivait dans la mesure où il est avéré qu'un rapport sexuel a eu lieu entre la femme de chambre et Dominique Strauss-Kahn dans sa suite du Sofitel le 14 mai dernier.

Le tout est de savoir s'il a été consenti, comme l'affirme la défense de ce dernier, ou accompagné de violences, comme l'avance l'avocat de la plaignante guinéenne.

PLAINTE À PARIS

Selon le site internet d'information américain The Daily Beast, un des mensonges les plus gênants de la femme de chambre, le fait qu'elle aurait nettoyé une autre chambre après avoir quitté la suite de Dominique Strauss-Kahn, n'en serait pas un.

Le relevé des cartes électroniques du Sofitel montrerait en effet qu'elle avait déjà nettoyé cette chambre dans la matinée du 14 mai avant d'entrer peu après midi, heure de New York, dans celle de l'ancien ministre français de l'Economie.

Elle se serait seulement réfugiée pendant quelques minutes dans cette chambre après l'agression supposée.

Même si les poursuites sont abandonnées contre Dominique Strauss-Kahn, le Parti socialiste a déjà fait son deuil de la candidature de l'ancien favori des sondages à la primaire interne en vue de la présidentielle de 2012.

Une autre procédure tend à maintenir la pression judiciaire.

A Paris, Tristane Banon, une Française de 32 ans qui se dit victime d'une tentative de viol de la part de Dominique Strauss-Kahn en 2003, a déposé plainte mardi, selon son avocat David Koubbi, qui a parlé de faits "d'une particulière violence et d'une particulière gravité".

"Elle va être instruite et je tiens à vous signaler que dans l'hypothèse où Monsieur Dominique Strauss-Kahn viendrait à ne pas comparaître devant une cour d'assises, nous saurions alors à quoi nous en tenir quant au traitement judiciaire de ce type d'affaires en France", a ajouté l'avocat.

Une tentative de viol est passible de la cour d'assises et le maximum de la peine est de 15 ans de réclusion criminelle. La peine peut être supérieure en cas de circonstances aggravantes.

Dominique Strauss-Kahn a aussitôt contre-attaqué en chargeant lundi ses avocats de porter plainte pour dénonciation calomnieuse, a déclaré l'un de ses défenseurs, Me Henri Leclerc.

David Koubbi parle de faits "extrêmement graves" à l'encontre de sa cliente, une journaliste-écrivain qui affirme que l'épisode s'est déroulé lors d'une rencontre avec Dominique Strauss-Kahn à Paris dans le cadre de la rédaction d'un livre.

Kenneth Thompson, qui avait invité les femmes qui auraient été victimes d'éventuels comportements délictueux de "DSK" à se faire connaître, a dit croire en la sincérité de la plaignante.

"Je pense que Tristane Banon dit la vérité et je la soutiens", a-t-il dit sur I>Télé.

Anthony Boadle à Washington, et Yves Clarisse et service France à Paris, édité par Gilles Trequesser

mardi 28 juin 2011

Bac S : encore une correctrice qui désobéit sur la notation

Bac S : encore une correctrice qui désobéit sur la notation

Les récents dysfonctionnements dans les examens nationaux ont mis en lumière les défaillances du système scolaire français.

C'est son dernier bac. A 60 ans et quatre mois Elisabeth Schapira vient de boucler la correction de son dernier paquet de copies d'examen. Une commission d'harmonisation, des oraux et c'est fini. Les grandes vacances de la retraite !

L'enseignante du lycée parisien Gabriel-Fauré regrette pourtant de terminer sa carrière sur une note négative doublée d'une désobéissance. "Ce haro général sur le bac me reste en travers de la gorge", souligne-t-elle. "J'ai été choquée de la réaction des parents de la FCPE qui veulent transformer le bac en contrôle continu. Ils n'y gagneront rien ; les élèves non plus. Mais je suis aussi choquée par les consignes de notations", ajoute-t-elle. A ses yeux, l'instauration d'une part de contrôle continu, ou de contrôle en cours de formation va forcément abaisser le niveau des élèves, mais la notation du ministre est aussi trop généreuse sur certaines questions. "Or à mes yeux le bac reste le bac. L'examen qui autorise l'entrée à l'université."

Depuis 27 ans, Elisabeth Schapira enseigne dans le même lycée parisien et s'échine à faire réussir des élèves qui n'avaient pas forcément les meilleurs livrets scolaires en arrivant. "Le maintien du bac, examen terminal et identique pour tous donne un cap à tous les lycéens de France ; comme il en donne un à leurs enseignants. On sait où on va. On sait comment nos classes se situent par rapport à cette attente et cela force les élèves à travailler. Si on supprime cette échéance, vous croyez vraiment qu'ils viendront en cours, qu'ils réviseront, qu'ils écouteront ? Ce sont des adolescents. Ils leur faut de la contrainte et le cadre de l'examen national est une contrainte forte."

L'EXERCICE N°1 AUSSI

L'autre crainte de l'enseignante, face à un contrôle continu ou en cours de formation, reste la triche. "Le bac reste un peu solennel. Ils savent que s'ils se font prendre à tricher, ils seront sanctionnés. Mais dans l'année, vous verriez les efforts que nous faisons pour surveiller efficacement ! On s'y met à plusieurs par salle. On fait vider les trousses. Et parfois, même en dépit de cela on a un doute sur une copie…"

Si Mme Schapira regrette l'exploitation de la "fuite", elle regrette aussi les consignes et a choisi de désobéir. De son cartable, elle sort une enveloppe kraft et feuillette encore une fois ses copies. Au stylo rouge, d'une écriture régulière, elle a apposée une note générale, proprement, dans la petite case. Et à côté, elle a corrigé les quatre exercices. L'exercice n°1 aussi. En dépit de la consigne ministérielle de fermer les yeux dessus ; suite à sa publication sur Internet la veille de l'épreuve. Elle ne l'a pas comptabilisé mais pourra y faire ou non référence en commission d'harmonisation, en fonction des besoins de l'élève.

En fait, ce qu'il l'a le plus agacée, c'est la consigne reçue oralement de mettre "1,5 point à la question 2 de second exercice, quelle que soit la réponse. J'ai appliqué, mais franchement, mettre le point à ceux qui ont faux, ou même pas répondu, c'est quand même fort". Cette consigne, elle l'a eue au téléphone alors que les autres consignes lui avaient été délivrées par écrit lorsqu'elle a retiré son paquet de copies. Elle concerne l'exercice dans lequel il y avait une erreur. Il était spécifié en tête que chacune des quatre questions du QCM admettait une seule réponse, la question 2 en admettait 2. "1,5 sur 20 de gagné ainsi, ça fausse quand même la donne ", sourit la prof, ramassant son paquet de copies, un tantinet désabusée.

mercredi 22 juin 2011

L'iPad : une révolution dans le cockpit

L'iPad : une révolution dans le cockpit




La petite merveille d'Apple continue de faire des heureux. Cette fois, c'est au sein de la direction d’American Airlines que l'iPad a la cote, plus pour son côté (très) pratique et économique que pour l’aspect tendance de la tablette tactile. Cédant à son tour aux sirènes de la dématérialisation, la compagnie aérienne américaine aspire en effet à se débarrasser définitivement de la paperasse dans ses cockpits.

La généralisation de l’iPad permettra de libérer beaucoup d'espace dans le nez des avions et sera même une petite révolution pratique aux dires du pilote David Clark : « les tablettes [...] rendent les choses bien plus simples pour trouver les pages recherchées sans égarer ou perdre quoique ce soit ».

Elle devrait aussi – surtout – permettre à American Airlines de délester ses avions de près de seize kilos en moyenne… rien qu'en troquant les feuilles de route papier contre la tablette électronique, laquelle pèse moins de 700 grammes ! Ces kilos en moins pourront rapporter gros à la compagnie aérienne selon laquelle cette substitution pourrait générer une réduction annuelle de la facture de carburant d'environ 1,2 millions de dollars (environ 833 000 euros).


Celle-ci signifie également une diminution notable des émissions de gaz à effet de serre (GES). En attendant l'apparition sur le marché d'avions capables de fonctionner aux énergies alternatives, alléger leur charge reste la solution la plus simple. 16 kilos en moins, c'est incontestablement un début encourageant, d’autant que la baisse de la consommation de papier ne peut être que bénéfique pour nos forêts...

American Airlines a commencé à utiliser l'iPad jeudi dernier sur deux vols internationaux. Il y a un mois,

lundi 20 juin 2011

La presse internationale s'interroge sur l'intervention en Libye

La presse internationale s'interroge sur l'intervention en Libye

En l'espace de 24 heures, dimanche 19 juin, l'OTAN a reconnu deux "bavures" en Libye , l'une sur des civils à Tripoli et l'autre sur des forces rebelles.

Combien cela coûte-t-il aux contribuables des pays impliqués de bombarder la Libye ? Le quotidien The Guardian affiche en "une" de son site les questions qui taraudent les alliés : celle de la légitimité et celle du coût de leur intervention en Libye. Trois mois après le début des frappes aériennes, le 19 mars, l'OTAN a accusé, entre samedi 18 et dimanche 19 juin, deux bavures en l'espace de vingt-quatre heures. Des incidents qui peuvent "remettre en question l'opération de l'OTAN en Libye, notamment chez les membres de l'OTAN qui n'ont jamais approuvé l'opération", souligne la télévision britannique BBC tandis que presses française et internationale évoquent le spectre de l'enlisement.

"Les chefs d'état-major de l'air comme de la marine [français] tirent (...) la sonnette d'alarme", affirme Le Parisien. "Si la guerre se prolonge encore plus que de raison, ils auront rapidement des problèmes de 'ressources humaines' et de 'régénération des forces et du matériel'", relaie le journal, qui chiffre le coût de l'opération en Libye pour la France à plus de 87 millions d'euros en trois mois.

MANQUE DE TRANSPARENCE

Pour les médias outre-Manche, cette addition demeure compliquée à établir. Dans un récit à la première personne, un journaliste du Guardian témoigne de l'impossibilité d'obtenir une réponse claire des autorités, de la défense au Trésor en passant par le ministère des affaires étrangères. "Et cela, de la part d'un gouvernement qui se targue, sur le site Internet de Downing Street, d'être 'le plus ouvert et transparent du monde'", critique le quotidien.

Le journal s'en remet à une évaluation datant du mois de mai, qui cite des experts de la défense et des analystes de données : le coût de l'intervention pourrait s'établir entre 400 millions de livres (454 millions d'euros) et 1 milliard de livres (1,13 milliard d'euros). Des dépenses qui font débat en temps de restriction budgétaire. Selon certaines estimations, "ce que paie le contribuable britannique pour bombarder Kadhafi pendant six mois est l'équivalent de quatre fois la réduction dans le budget dédié à la culture".

AUX ÉTATS-UNIS, GUERRE OUVERTE ENTRE LE CONGRÈS ET OBAMA

Aux Etats-Unis, le coût des bombardements apparaît clairement dans un rapport de la Maison Blanche publié par le New York Times : le 30 septembre 2011, il devrait s'élever à 1,1 milliard de dollars (772 millions d'euros). Au-delà de ces sommes, c'est la légalité de l'action qui fait question : le Congrès fustige le président Barack Obama, qui était passé outre l'avis des parlementaires pour intervenir militairement en Libye. Selon le quotidien, le chef de l'Etat américain aurait même "ignoré l'opinion des plus hauts avocats au Pentagone et au ministère de la justice lorsqu'il a décidé qu'il pouvait légalement poursuivre la participation américaine à la guerre aérienne en Libye". Un texte voté en 1973 stipule, en effet, qu'en l'absence de l'autorisation du Congrès le retrait des troupes d'un conflit doit être achevé après quatre-vingt-dix jours, décompte atteint dimanche 19 juin. Le président de la Chambre des représentants, sous contrôle républicain, John Boehner a d'ailleurs menacé, jeudi 17 juin, de s'en prendre au financement de l'opération.

Mais l'opération de l'OTAN brouille les lignes partisanes aux Etats-Unis et risque de diviser les membres du Congrès lors du vote attendu cette semaine sur une limitation de l'investissement militaire américain dans le pays. D'un côté se trouvent "les démocrates contre la guerre et les Républicains agacés par l'usurpation de l'autorité du Congrès" et de l'autre "les démocrates fidèles au président et les faucons du Parti républicain qui défendent le rôle des Etats-Unis en Libye", explique le New York Times.

Dans une tribune acerbe publiée dans le Washington Post, George F. Will ne questionne pas le coût de l'intervention mais sa légitimité : "Ça devait être une affaire de jours, pas de semaines, mais l'on entre dans le quatrième mois et l'OTAN s'est révélé une organisation militaire de plus en plus fallacieuse." Et le chroniqueur de prédire : "Et maintenant quoi ? Davantage d'improvisations incompétentes pendant de nombreux mois encore."

Le Flash de La Courneuve, champion de France de football américain

Le Flash de La Courneuve, champion de France de football américain

Le Flash de La Courneuve a battu les Centaures de Grenoble 45 à 27 et a remporté son 9e titre de champion de France de football américain, samedi au Stade de Charlety à Paris.

Le club de la banlieue parisienne, trois fois finaliste du championnat européen des clubs champions, a parfaitement tenu son rôle de favori bousculant les Centaures dès les premières minutes du match. "Nous n'avons pas été assez créatifs en début de rencontre et les Flash ont réalisé un bon jeu au sol, ce qui était la clé du match", a déclaré Charles-Antoine Sinotte, le quaterback des Centaures.

LA COURNEUVE DEVANCE AIX-EN-PROVENCE

Les Centaures se retrouvaient finalistes alors qu'ils étaient tout juste promus en D1 cette année. Large vainqueur malgré une belle résistance grenobloise en fin de match, le Flash profite donc de son sixième sacre en sept ans pour établir un record : en décrochant son 9e bouclier de champion de France, le club de La Courneuve devient le plus titré avec une couronne de plus que les Argonautes d'Aix-en-Provence.

Ce résultat confirme l'excellente saison du club d'île de France qui n'aura concédé qu'une seule défaite en saison régulière. Les champions ont été capables de reproduire la performance réalisée il y a quelques semaines face aux Grenoblois, qu'ils avaient battus (44-13) en saison régulière, le 21 mai dernier.

samedi 11 juin 2011

Pression croissante sur la Syrie après la répression

Pression croissante sur la Syrie après la répression

Image d'une manifestation à Tal Kalakh, le 10 juin 2011.
Les Etats-Unis soutiennent la résolution sur la Syrie proposée par les Européens au Conseil de sécurité de l'Onu, a confirmé vendredi la Maison Blanche. "Les Etats-Unis condamnent fermement l'usage effroyable de la violence par le gouvernement syrien à travers la Syrie aujourd'hui", indique le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, dans un communiqué. "La violence et les brutalités doivent cesser immédiatement", ajoute la Maison Blanche.

"Le gouvernement syrien conduit la Syrie sur un chemin dangereux", ajoute la Maison Blanche. "Les forces de sécurité syriennes continuent de tirer, d'attaquer et d'arrêter des manifestants et des prisonniers politiques sont toujours détenus". "C'est le genre de violence révoltante qui conduit les Etats-Unis à soutenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant les actions du gouvernement syrien et appelant à la fin immédiate de la violence et des violations des droits de l'homme fondamentaux", explique la Maison Blanche.

Un projet de résolution proposé par la France, le Portugal, la Grande-Bretagne et l'Allemagne condamne le régime de Damas et n'exclut pas que les forces de sécurité syriennes se soient rendues coupables de crimes contre l'humanité.

Neuf des 15 membres du Conseil se sont dits prêts à voter le texte mais la Chine et la Russie ont exprimé leur réticences à soumettre le cas syrien au Conseil, Moscou ayant même laissé entendre qu'il était prêt à y opposer son veto.
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, pourtant "un ami" du président syrien, a décrit comme une "atrocité" la répression chez son voisin. Alors que la Turquie a décidé de garder les frontières ouvertes, des milliers de Syriens, dont beaucoup originaires de Jisr al-Choughour, s'y sont réfugiés ces derniers jours.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a qualifié d'"inacceptable" l'usage de la force militaire fait par le régime syrien contre les civils et s'est dit "profondément inquiet" des violences qui se poursuivent en Syrie.

vendredi 20 mai 2011

A quoi va ressembler la vie de DSK en résidence surveillée

A quoi va ressembler la vie de DSK en résidence surveillée

L'ex-favori de la primaire socialiste sera assigné à résidence, dans un appartement de New York loué par son épouse Anne Sinclair, avec un bracelet électronique et suivi 24h/24 par un gardien armé. 


Bracelet électronique, surveillance par caméra et gardes armés, qui consigneront ses visites et ses faits et gestes… Lefigaro.fr revient sur les termes draconiens de l'assignation à résidence visant l'ancien patron du FMI.


Quelles sont les conditions de la remise en liberté de DSK ?

Dominique Strauss-Kahn est assigné à résidence 24 heures sur 24 dans un appartement de Manhattan, qui sera équipé de plusieurs caméras vidéo. La surveillance sera aussi humaine : le socialiste sera observé constamment par au moins un garde armé d'une compagnie de sécurité privée, qui pourra utiliser la force si DSK tente de sortir du périmètre de sa résidence. L'ancien patron du FMI portera à la cheville un bracelet électronique muni d'un GPS, qui enverra un signal d'alerte à la compagnie de sécurité privée et au commissariat de police s'il quitte l'appartement new-yorkais.

Le passeport du socialiste a été confisqué lors de son arrestation samedi et il va remettre son laissez-passer diplomatique de l'ONU. Il a signé une autorisation d'extradition. La démarche est pour le moment superflue : ce document ne sera utile que lorsque DSK obtiendra l'autorisation de rentrer en France. Si la justice américaine désire le faire revenir aux Etats-Unis, elle pourra demander son extradition immédiatement sans avoir à obtenir l'accord d'un juge français.

Sur le plan financier, Dominique Strauss-Kahn doit verser en liquide une caution d'un million de dollars, assortie d'une garantie de cinq millions de dollars prise sur les propriétés américaines du couple Sinclair-Strauss-Kahn, comme leur demeure de Georgetown, près de Washington. Cette somme sera saisie par la justice en cas de violation des conditions de libération. Dominique Strauss-Kahn ne devait être physiquement libre que ce vendredi, le temps que la justice vérifie l'origine de l'argent de la caution.

Comment vont être déterminées les conditions de l'assignation à résidence ?

Ce sont DSK et ses avocats, eux-mêmes, qui ont proposé la caution d'un million de dollars et une assignation à résidence à Manhattan lors de sa deuxième demande de remise en liberté, déposée mercredi. La défense de Dominique Strauss-Kahn a engagé une compagnie de sécurité privée, Stroz Friedberg, qui leur a été recommandée par la partie adverse, le bureau du premier adjoint du procureur. «On ne pourra pas faire plus restrictif que ce que l'on vous propose», a souligné la défense de DSK. Cependant, le juge Michael Obus a encore renforcé cette «formule» en rajoutant le dépôt de garantie de cinq millions.

Selon le New York Times, le juge laisse Stroz Friedberg décider du nombre de gardes armés qui surveilleront Dominique Strauss-Kahn, et du nombre de visites auxquelles l'ex chef du FMI aura le droit. Stroz Friedberg statuera également sur les circonstances exceptionnelles - médicales, religieuses… - lors desquelles DSK sera autorisé à quitter son domicile. On ne sait pas encore si l'accès au téléphone ou à Internet du socialiste sera également limité.

Où va habiter Dominique Strauss-Kahn ?

Plusieurs médias pensaient que le ténor du PS vivrait chez sa fille Camille, doctorante à l'université Columbia, qui réside dans l'Upper West Side. Mais un de ses avocats, William Taylor, a révélé que DSK sera confiné dans un appartement, loué par Anne Sinclair. L'habitation, où résidera le couple, a été inspectée et validée par Stroz Friedberg. Selon une chaîne de télévision new-yorkaise, elle se situerait sur la 65e rue, dans le quartier cossu de l'Upper East Side.

Qui va payer les frais de surveillance ?

Ils sont à la charge de l'accusé. Selon sa défense, l'ancien maire de Sarcelles déboursera 200.000 dollars par mois. Mais d'après un directeur d'une firme de sécurité privée interrogée par 20 Minutes, la facture moyenne de ce type de service tourne plutôt autour de 80.000 dollars. Un garde armé, souvent des policiers à la retraite, est payé entre 60 et 80 dollars de l'heure.

Les conditions de la résidence surveillée peuvent-elles être modifiées ?

«J'attends de vous que vous soyez présent à l'audience devant la cour criminelle. J'attends que vous respectiez toutes les garanties auxquelles vous vous êtes engagés » a mis en garde le juge Michael Obus. Le magistrat a promis, à la moindre incartade, de réviser les termes de l'accord, voire de renvoyer DSK en prison.

Placer un accusé en résidence surveillée est-il fréquent ?

C'est souvent la solution retenue lorsque l'accusé est une personnalité importante, comme ce fut le cas pour Bernard Madoff en attendant la tenue de son procès. La justice avait imposé à l'homme d'affaires un bracelet électronique et un couvre-feu nocturne. Dans un second temps, les conditions avaient été durcies. Madoff avait été assigné dans sa résidence de Manhattan sous surveillance des gardes de Stroz Friedberg. Ces derniers avaient rédigé des rapports toutes les heures sur les faits et gestes du financier, fouillé ses visiteurs et tenu des fiches sur eux. Ils avaient aussi inspecté le courrier du financier, condamné depuis à 150 ans de prison et incarcéré, et fait un inventaire des objets précieux présents dans l'appartement pour être sûrs que rien ne serait subtilisé.

mercredi 18 mai 2011

La défense de Dominique Strauss-Kahn entretient le mystère

La défense de Dominique Strauss-Kahn entretient le mystère

PARIS (Reuters) - Les avocats de Dominique Strauss-Kahn entretiennent le mystère sur la stratégie de défense d'un homme dont l'opinion française reste dans sa majorité convaincue qu'il a été la victime d'une machination.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) est interné depuis lundi dans l'immense complexe pénitentiaire de Rikers Island à New York. Il y fait l'objet d'une surveillance de tous les instants, de peur qu'il ne commette un geste désespéré, a-t-on appris de source proche du dossier.

Un jury populaire de New York doit se réunir vendredi pour statuer sur son éventuel renvoi devant un autre jury qui serait cette fois chargé de le juger. Plusieurs mois pourraient cependant s'écouler avant un procès.

Les avocats de Dominique Strauss-Kahn, qui vont formuler séparément une nouvelle demande de remise en liberté sous caution, devront préciser leur position.

On sait jusqu'ici qu'ils plaident non coupable et que leur client conteste les accusations d'agression sexuelle, tentative de viol et séquestration sur une femme de chambre dans la suite d'un luxueux hôtel de New York, samedi dernier.

Mais on ignore pour l'instant si le patron du FMI nie toute relation avec celle qui l'accuse ou s'il parle de relation sexuelle consentie.

Les Français sont 57% à croire que l'affaire résulte d'un complot, selon un sondage CSA pour BFM TV, RMC et 20 Minutes publié mercredi.

Ils sont également nombreux à pointer du doigt les médias en France, coupables selon eux de n'avoir pas dit tout ce qu'ils savaient de la vie privée de l'homme dont le visage dévasté s'étale en première page de tous les journaux de la planète.

PRESSION DU FMI

Si les avocats de Dominique Strauss-Kahn ne parlent pas, celui de la plaignante affirme qu'elle ignorait l'identité de son agresseur présumé.

Agée de 32 ans, l'employée de l'hôtel Sofitel au centre du scandale est veuve et mère d'une fille de 15 ans avec laquelle elle a émigré aux Etats-Unis il y a sept ans en provenance de Guinée.

"Elle n'avait aucune idée de qui il était et elle n'avait jamais eu affaire à lui auparavant", a déclaré son avocat, Jeffrey Shapiro.

Dominique Strauss-Kahn, qui risque 25 ans de prison si la tentative de viol est établie, est soumis à une pression grandissante pour démissionner du FMI, pour lequel l'affaire est source évidente d'embarras.

Deux sources au sein de l'institution financière internationale ont confirmé à Reuters que le conseil d'administration avait tenté de le joindre pour savoir s'il envisageait ou non de se maintenir à son poste.

"Etant donnée la situation, la mise en liberté sous caution ayant été refusée, il devrait (démissionner) pour ne pas pénaliser l'institution", a dit Maria Fekter, ministre autrichienne des Finances.

Si elle n'est pas encore officiellement ouverte, la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI est déjà l'objet de rivalités, notamment entre pays émergents et Union européenne.

LE PS GROGGY

L'émotion reste grande également en France, où les cartes sont rebattues après la mise à l'écart vraisemblable dans la course à l'élection présidentielle de 2012 de celui que les sondages en désignaient comme le favori.

Groggy, le Parti socialiste fait de son mieux pour afficher son unité sous l'impulsion de Martine Aubry, que ses proches pressent désormais de se déclarer pour 2012.

De la dirigeante du PS à François Hollande, nouveau favori des sondages, en passant par Ségolène Royal et Laurent Fabius, tous les ténors du PS étaient présents mardi lors d'une réunion du bureau national. La gravité des mots et des visages était à la mesure du choc provoqué par l'affaire.

La classe politique continue, à de rares exception près, à plaider la retenue et le respect de la présomption d'innocence, même si certains n'hésitent plus à évoquer l'hypothèse de la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn.

"Si les faits sont avérés, nous sommes en présence d'un acte très grave qui n'appelle aucune excuse", a ainsi déclaré mardi à l'Assemblée nationale le Premier ministre, François Fillon.

Service France, édité par Gilles Trequesser

mardi 10 mai 2011

Mandat d'arrêt international contre Xavier Dupont de Ligonnès

Mandat d'arrêt international contre Xavier Dupont de Ligonnès

MANDAT D'ARRÊT INTERNATIONAL CONTRE XAVIER DUPONT DE LIGONNÈS
NANTES (Reuters) - Un mandat d'arrêt international a été émis mardi soir à l'encontre de Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné de l'assassinat de son épouse et de ses quatre enfants, indique le procureur de la République de Nantes dans un communiqué. "A ce stade de l'enquête judiciaire, l'importance des charges à son encontre justifiait juridiquement son changement de statut dans la procédure", estime Xavier Ronsin. "Il reste naturellement toujours présumé innocent, mais ce mandat du juge qui équivaut à une mise en examen." "Il ne pourra plus être placé en garde à vue, mais il pourra être arrêté en tout lieu, en vue de sa présentation ultérieure au magistrat instructeur", explique le procureur de la République de Nantes. "Aucun élément objectif" ne permet toutefois à ce jour de situer Xavier Dupont de Ligonnès à l'étranger, souligne Xavier Ronsin. De même, aucun des 330 signalements reçus après l'émission d'un avis de recherche international n'a été jugé fiable par les enquêteurs. Le père de famille, qui n'a pas donné signe de vie depuis le 15 avril et la découverte de sa voiture sur le parking d'un hôtel à Roquebrune-sur-Argens (Var), avait acheté un silencieux en même temps que des munitions le 12 mars dernier. Criblé de dettes et disposant de faibles revenus, il s'était par ailleurs inscrit à un club de tir peu avant le drame. De même, "aucune preuve d'un embrigadement sectaire récent ou éloigné" de Xavier Dupont de Ligonnès n'a pu être recueillie, selon le procureur de la République de Nantes, alors que la Miviludes a fait état de la création d'un groupe de prières " de type sectaire " par la mère de l'intéressé. Guillaume Frouin, édité par Jean-Philippe Lefief

dimanche 8 mai 2011

En Syrie, l'armée investit les villes de Homs et Tafas

En Syrie, l'armée investit les villes de Homs et Tafas

Manifestations à Banyas, vendredi 6 mai. Depuis, "la ville est isolée du monde extérieur et dans les quartiers sud de la ville, place forte des contestataires, il y a des tireurs embusqués sur les toits", assure le président de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.

régime de Bachar Al-Assad, dimanche 8 mai. Après la ville de Banyas, où les chars du régime étaient entrés samedi, c'est au tour des villes de Homs et Tafas d'être prises d'assaut par les forces armées.

La situation est particulièrement critique à Banyas, où six personnes ont été tuées depuis samedi selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. "La ville est isolée du monde extérieur et dans les quartiers sud de la ville, place forte des contestataires, il y a des tireurs embusqués sur les toits", assure le président de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, évoquant "une catastrophe humanitaire dans les quartiers sud", principalement sunnites. Son organisation a précisé que plus de 200 personnes, dont un enfant de 10 ans, avaient été arrêtées au cours du week-end.

Homs, ville industrielle du centre de la Syrie, était entourée par les chars du régime depuis vendredi. Ces derniers ont pénétré dans la ville, dimanche à l'aube. Le mode opératoire a été le même qu'à Banyas : les communications téléphoniques et l'électricité ont été coupées avant que les quartiers où l'opposition est la plus marquée soient investis par l'armée. Un militant des droits de l'homme présent sur place a évoqué des tirs de mitrailleuses lourdes. D'après l'organisation des droits de l'Homme Insan, 16 manifestants avaient été tués vendredi à Homs. Au moins huit chars sont également entrés dimanche matin à Tafas, ville de 30 000 habitants proche de Deraa, d'où est parti en mars le mouvement de contestation.

L'offensive menée depuis vendredi par l'armée syrienne est présentée comme "une bataille féroce contre des groupes qui utilisent des armes lourdes, des roquettes anti-chars et des mitrailleuses" dans la presse officielle. Les autorités syriennes ont décrit Banyas comme un "centre du terrorisme salafiste". Al-Watan, un journal privé proche du pouvoir, rapporte en outre que Bachar Al-Assad a rencontré, samedi, une délégation de jeunes Syriens qui "ont évoqué les pratiques violentes de certains agents de sécurité". "Le président Assad n'a pas démenti ces pratiques et a affirmé qu'il s'agissait de comportements individuels et que le gouvernement oeuvrait pour contenir la crise et éloigner la violence", ajoute le journal.

Riad Seif, une des principales figures de l'opposition, a été également inculpé dimanche par la justice pour avoir enfreint l'interdiction de manifester, selon l'avocat Khalil Maatouk. Riad Seif, qui souffre d'un cancer, a affirmé au juge avoir été "frappé à la tête par les agents de sécurité" avant d'être arrêté vendredi dans le quartier Midane, dans le centre de Damas. M. Seif, 64 ans, a purgé une peine de deux ans et demi pour avoir appelé à la démocratie dans son pays. Il fait partie des 12 opposants qui avaient signé la "Déclaration de Damas", appelant à un changement démocratique en Syrie.

Depuis le début de la répression à la mi-mars, près de 600 personnes ont été tuées à travers la Syrie, en majorité à Deraa, selon des ONG. Le nombre de personnes "détenues ou disparues pourrait dépasser les 8 000", a ajouté mardi Wissam Tarif, directeur exécutif de l'organisation de défense des droits de l'homme Insan.

mercredi 4 mai 2011

Le Pakistan dit avoir signalé aux Etats-Unis la cache de Ben Laden parmi des "millions d'autres"

Le Pakistan dit avoir signalé aux Etats-Unis la cache de Ben Laden parmi des "millions d'autres"

Le plus haut fonctionnaire au ministère des affaires étrangères pakistanais, Salman Bashir, a affirmé, mercredi 4 mai, à la BBC, que son pays avait signalé dès 2009 aux Etats-Unis comme une cache possible "parmi des millions d'autres" l'endroit où Ben Laden a été découvert.

"Nous avions indiqué dès 2009 que c'était un endroit possible (...). La localisation de Ben Laden a été une priorité pour tout le monde", a déclaré M. Bashir, soulignant toutefois que des "millions d'endroits" avaient été identifiés comme de possibles caches de part et d'autre de la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan.

"Les services secrets américains disposent bien sûr d'un matériel beaucoup plus sophistiqué pour évaluer et apprécier la situation", a-t-il encore fait valoir.

Ben Laden a été localisé, après des mois de traque, à Abbottabad, une ville de garnison située à 80 km à peine d'Islamabad, et tué dimanche par un commando américain.

"LARGE COOPÉRATION"

Le directeur de la CIA, Leon Panetta, a déclaré dans un entretien au magazine Time que les Etats-Unis n'avaient pas informé le Pakistan de l'opération contre Ben Laden car ce pays "aurait pu alerter" le chef d'Al-Qaida de l'imminence du raid. Islamabad est régulièrement soupçonné de double jeu dans la lutte antiterroriste.

"M. Panetta, bien sûr, a le droit d'avoir ses opinions mais ce que je sais, c'est que nous avons une large coopération avec les Etats-Unis, notamment la CIA, ainsi qu'avec les autres pays en ce qui concerne le terrorisme", a commenté M. Bashir, assurant que "le Pakistan [avait] joué un rôle central dans la plupart des victoires qui ont été remportées dans la lutte contre le terrorisme".

"Par conséquent, les commentaires qui ont pu être faits sur le manque de confiance et de coopération sont, de mon point de vue, quelque peu déplacés", a jugé M. Bashir, soulignant que "l'heure n'était pas aux récriminations". Le Pakistan a dénoncé, mardi, le fait que les Américains ont mené unilatéralement, sans consultation préalable, l'opération-commando sur leur sol destinée à mettre hors d'état de nuire Ben Laden.


lundi 2 mai 2011

Des centrales atomiques au milieu des populations

Des centrales atomiques au milieu des populations

La centrale française de Fessenheim.


Une carte des 211 centrales nucléaires construites dans le monde, accompagnées de données démographiques précises, montre d'importantes disparités entre pays.


Après l'accident de la centrale japonaise de Fukushima, les acteurs de la sûreté nucléaire vont devoir prendre en compte plusieurs paramètres laissés souvent à l'arrière-plan au cours des dernières décennies. La densité des populations autour des installations est sans doute l'un de ces éléments clés. Exposer des habitants à un fort taux de radioactivité ou décider de l'évacuation d'une zone contaminée est infiniment plus grave et délicat si la région impactée est habitée par des millions de personnes que si elle est presque déserte.

«Après l'accident de Fukushima, quand je demandais aux experts du nucléaire quels types de réacteurs sont actuellement les plus sûrs, ils me disaient tous que c'est très difficile de répondre et que beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte. En revanche, ils s'accordaient pour souligner que les plus dangereux sont ceux situés dans des zones peuplées», rapporte Declan Butler, journaliste à la revue scientifique Nature. Du coup, ce confrère a décidé de dresser, en collaboration avec l'université Columbia de New York, la première carte des 211 centrales nucléaires construites dans le monde, accompagnées de données démographiques précises.

930.000 habitants autour de Fessenheim

Première leçon, première surprise. La région située dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale de Fukushima où la population a dû être évacuée n'est pas aussi peuplée qu'on aurait tendance à l'imaginer en France. Elle ne compte en effet que 172 000 habitants. Or deux tiers des installations nucléaires dans le monde dépassent ce chiffre.

En France, par exemple, 930.000 habitants vivent dans un périmètre de 30 km autour de Fessenheim, 800 000 autour de Cattenom, 700 000 autour de Bugey, 620.000 autour de Saint-Alban, 420.000 autour de Gravelines (voir infographie).

Ces cinq unités mises à part, si on compare avec l'Allemagne, le Benelux ou l'Angleterre, notre pays a construit son parc nucléaire dans des zones rurales avec une faible densité de population. «Dans les années 1970, le premier décret d'autorisation interdisait l'installation des centrales nucléaires à proximité d'une ville, contrairement aux centrales thermiques», se souvient Philippe Vesseron, qui fut directeur de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN). Le dossier était confié à l'époque au secrétariat général du comité interministériel pour la sûreté nucléaire et le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI).

«Les centrales nucléaires sont des objets qui vivent très longtemps et elles peuvent attirer l'activité économique, donc les populations. Il faut trouver les moyens de gérer et de contrôler l'évolution démographique des zones proches sur un très long terme», ajoute Philippe Vesseron.

Pour l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) la maîtrise de l'urbanisation est un vrai enjeu. «Aux États-Unis, des villes ont grandi autour de plusieurs centrales au cours de la dernière décennie», souligne Declan Butler.

En Europe, on est de toute façon très loin des densités rencontrées en Asie. Plus de 8 millions d'habitants dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Kanupp, au Pakistan ; 5,5 et 4,7 millions autour de deux installations à Taïwan. Que dire encore des 28 millions d'habitants dans un rayon de 75 km autour de deux centrales chinoises…



Le lancement d'Endeavour reporté au moins jusqu'à lundi

Le lancement d'Endeavour reporté au moins jusqu'à lundi

Vendredi sur le site de Cap Canaveral en Floride. 


Au dernier moment, une avarie technique a contraint vendredi la Nasa a annuler le décollage d'Endeavour vers la Station spatiale orbitale (ISS). La prochaine tentative n'interviendra pas avant lundi au plus tôt, le temps pour les ingénieurs de comprendre l'origine de la panne et d'y remédier.


Le décollage de la navette Endeavour a été annulé vendredi soir un peu moins de trois heures avant la fin du compte à rebours, alors que les six astronautes étaient sur le point d'embarquer pour une mission de 14 jours vers la Station spatiale internationale (ISS). La Nasa a pris cette décision à cause d'une avarie sur une pièce essentielle du vaisseau. Un thermostat installé sur le système de chauffage d'une conduite d'hydrazine, un carburant qui alimente l'un des deux turbogénérateurs (APU) d'Endeavour, ne fonctionne pas. «Or nous devons maintenir une certaine température pour éviter que ces conduites ne gèlent quand le vaisseau sera sur orbite», a indiqué Mike Leinbach, le responsable du lancement. En outre, une éventuelle fuite d'hydrazine, un produit inflammable, pourrait avoir de graves conséquences lors du retour dans l'atmosphère. Pour l'instant les ingénieurs de la Nasa ignorent l'origine de la panne ni le temps nécessaire pour y rémédier. Après l'examen ce samedi de la pièce défectueuse, une nouvelle date de lancement pourrait être donnée. Une chose est sûre : Endeavour ne décollera pas avant lundi (20h33, heure française).
 
Obama avait fait le déplacement

Ce report inattendu a pris de court les 750.000 personnes qui avaient convergé vers le Kennedy Space Center, sur la côte est de la Floride, pour assiter à l'ultime lancement d'Endeavour avant son départ pour le musée. Le président Barack Obama avait fait lui aussi le déplacement avec sa famille pour être aux côtés de Gabrielle Giffords, cette représentante démocrate grièvement blessée à la tête lors d'une fusillade en janvier dernier et dont le mari, Mark Kelly, commande l'équipage de la navette.

Endeavour doit acheminer vers l'ISS un instrument scientifique de premier plan destiné à révéler la «face cachée» de l'univers. Une fois installé sur l'un des immenses bras de la station, le spectromètre magnétique Alpha (AMS), conçu par une collabaration internationale de 600 scientifiques de 16 pays, dont la France, pour un coût de 2 milliards de dollars, tentera de détecter d'infimes traces d'antimatière et de matière noire parmi le flux de particules cosmiques qui bombardent la Terre.

Le dernier lancement d'une navette, celui d'Atlantis, est programmé fin juin. Après quoi les Etats-Unis dépendront exclusivement des Russes et de leur vaisseau Soyouz, pour acheminer leurs astronautes vers l'ISS, le temps de développer, via des sociétés privées comme Space X ou Boeing, un véhicule de remplacement qui ne devrait pas voler avant 2015.

samedi 30 avril 2011

Egypte : le procès de l'ancien ministre de l'intérieur de Moubarak reporté

Egypte : le procès de l'ancien ministre de l'intérieur de Moubarak reporté


Le procès de l'ancien ministre de l'intérieur égyptien Habib Al-Adli, accusé d'avoir ordonné de tirer sur des manifestants durant la révolte qui a renversé le régime de Hosni Moubarak, a été reporté au 21 mai. Le juge a renvoyé le procès à la demande de la défense, qui a dit avoir besoin de plus de temps pour étudier le dossier, mais aussi à la demande des avocats des familles des victimes.

Selon des avocats présents dans la salle d'audience, M. Al-Adli et six de ses collaborateurs ont plaidé non-coupables avant que la décision du report ne soit prise.

846 TUÉS LORS DES MANIFESTATIONS

Selon un bilan officiel, 846 personnes ont été tuées, et plusieurs milliers blessées pendant la contestation populaire qui a abouti à la démission de M. Moubarak le 11 février et au transfert de ses pouvoirs à l'armée. M. Al-Adli et six de ses collaborateurs doivent répondre de la mort de ces manifestants ainsi que de l'insécurité qui a suivi le retrait de la police des rues d'Egypte après "le vendredi de la colère", le 28 janvier.

Le tribunal a été placé sous haute protection policière et militaire, avec un long cordon policier et des camions de la police anti-émeutes ainsi que des chars de l'armée devant le bâtiment. Une cinquantaine de personnes, dont des membres des familles des victimes, manifestaient devant le tribunal aux cris de "Adli, peine de mort, ce chien doit être immédiatement exécuté".

Habib Al-Adli, évincé du gouvernement fin janvier, avait été arrêté le 17 février. Il fait déjà l'objet d'un autre procès en cours pour des accusations de malversations financières, pour lesquelles il a plaidé non-coupable.

SYMBOLE DU RÉGIME DE MOUBARAK

L'ancien ministre de l'intérieur est honni par une grande partie de la population égyptienne. Son départ avait été réclamé avec insistance par les manifestants dès le début de la révolte contre le régime, le 25 janvier.

La chute de M. Al-Adli s'inscrit dans un contexte de crise profonde de la police, qu'il a commandée avant d'être remplacé sous la pression de la rue dans les derniers jours de pouvoir de l'ancien raïs. La police est accusée d'être responsable d'une large partie de la répression et de s'être retirée des rues pendant plusieurs jours au plus fort de la crise pour laisser s'installer l'insécurité.

L'EGYPTE VEUT RÉGLER SES COMPTES AVEC LE RÉGIME MOUBARAK

Plusieurs autres anciens ministres et hommes d'affaires font l'objet de poursuites pour corruption ou détournement de fonds. M. Moubarak lui-même est en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur la violente répression. Il se trouve à l'hôpital international de Charm El-Cheikh après un accident cardiaque pendant un interrogatoire.

Le parquet général a ordonné dimanche son transférement prochain dans un hôpital militaire en attendant que l'hôpital de la prison de Tora, au Caire, soit suffisamment équipé pour le recevoir.

Ses deux fils, Alaa et Gamal, ont été placés en détention provisoire à Tora dans le cadre de la même enquête. Ils font l'objet d'une autre enquête pour corruption. Ils sont en particulier accusés d'avoir obligé des hommes d'affaires à les faire entrer comme associés dans des partenariats locaux avec des compagnies étrangères. Avant le soulèvement, Gamal, très proche des milieux d'affaires et cadre dirigeant du parti au pouvoir, était considéré comme le successeur probable de son père. Son frère aîné Alaa a fait carrière dans les affaires.

mercredi 20 avril 2011

Etats-Unis: «McDo», qui promet 50.000 embauches dans la journée, assailli

Etats-Unis: «McDo», qui promet 50.000 embauches dans la journée, assailli


EMPLOI - Mc Donald's proposait quelque 50.000 emplois à travers ses 14.000 restaurants américains au cours de la seule journée de mardi...

Des milliers de personnes se pressaient mardi aux Etats-Unis devant les enseignes McDonald's dans l'espoir de se voir offrir l'un des 50.000 emplois que le géant du fast-food a promis de pourvoir dans la journée. A New York, qui compte 620 «McDo», certains candidats avaient l'intention de passer le plus d'entretiens possibles dans la journée, comme Thomas Hill, 24 ans, qui, avec un ami en avait déjà passés cinq en début de matinée.

«Je ferais n'importe quoi, j'ai juste besoin d'un salaire», dit le jeune homme qui porte une veste de velours et des chaussures noires en cuir. «Je me suis levé tôt et je me suis mis sur mon 31», explique-t-il. En attendant sous la pluie et le froid, les candidats à l'emploi reçoivent des dépliants qui leur promet «de s'amuser dans un environnement qui change vite» et «d'apprendre en gagnant». Elaine Diekmann, qui possède une franchise à Manhattan, raconte qu'elle a commencé chez McDo comme serveuse, il y a 37 ans. Elle y a rencontré son mari puis avec lui, est devenue patron d'un restaurant.

Pas de précisions sur le salaire proposé aux candidats

«McDonald's est très souple, ça peut être un mi-temps, un travail pour quelques mois, pour payer ses études, ou alors si vous avez de l'ambition vous pouvez gravir des échelons dans l'entreprise», dit-elle. Mc Donald's dit vouloir offrir au cours de la seule journée de mardi quelque 50.000 emplois à travers ses 14.000 restaurants installés aux Etats-Unis. A New York, les responsables présents ont refusé de dire quels salaires ils offraient aux candidats.

Nicole Curtin, une responsable, précise qu'une couverture médicale et un soutien aux études sont prévus, mais que les salaires ne dépasse pas nécessairement le tarif minimum national de 7,25 dollars de l'heure. A Chicago (Illinois), où se trouve le siège de la compagnie, 2.500 postes sont à pourvoir et ... lire la suite de l'article sur 20minutes.fr



dimanche 17 avril 2011

Pour Guaino, le chauffard de Chelles mérite la prison à vie

Pour Guaino, le chauffard de Chelles mérite la prison à vie

Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. 

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a qualifié le conducteur ivre, responsable de la mort de trois personnes, de «criminel qui ne devrait jamais sortir de prison». Mais dans les faits, le chauffard encourt sept ans d'emprisonnement.


Le dramatique accident de Chelles rebondit déjà sur le terrain politique. Interrogé sur le sujet, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a voulu jouer la carte de la fermeté. «S'il est avéré qu'il conduisait sans permis et en état d'ivresse, et qu'en plus il avait récidivé dans ce domaine, je crois que cet homme est un criminel qui ne devrait jamais sortir de prison de toute sa vie», a-t-il déclaré dimanche sur Canal+. «Ce qu'il a fait en fauchant ces vies innocentes est quelque chose d'insupportable, il s'est mis en situation de tuer délibérément, je trouve qu'on ne doit avoir aucune espèce d'indulgence vis-à-vis de ce genre de comportement et de crime», a encore jugé le conseiller du chef de l'Etat.

Le chauffard a décimé une famille samedi soir en fonçant dans un abribus à Chelles (Seine-et-Marne), tuant une fillette de trois ans, sa mère et son oncle. Le taux d'alcoolémie relevé sur cet homme de 44 ans, toujours en garde à vue dimanche après-midi, était de 1,24 g/l de sang environ quatre heures après l'accident. Il est un récidiviste de la conduite en état d'ivresse : il avait subi un contrôle d'alcoolémie positif en juin 2010. Autre circonstance aggravante, il circulait samedi soir sans permis de conduire.
La perpétuité réservée aux homicides volontaires

Mais malgré cette situation de récidive, le chauffard n'encourt pas une peine d'emprisonnement à perpétuité, comme le souhaiterait le conseiller présidentiel. Le fait de provoquer un accident mortel constitue un homicide involontaire en théorie punissable de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, d'après le Code pénal. Les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 100.000 euros d'amende lorsque le délit a été commis avec au moins deux circonstances aggravantes (l'état d'ivresse, l'excès de vitesse, l'absence de permis, le délit de fuite…). Selon les éléments connus à cette heure, c'est vraisemblablement le cas de l'accident de Chelles. Une enquête est en cours.

Les peines de «prison à vie» sont réservées aux meurtres et assassinats accompagnés de tortures ou d'actes de barbarie, aux attentats ou aux enlèvements et séquestrations ayant entraîné la mort. Ces peines de prison à perpétuité sont accompagnées de périodes de sûreté allant de 18 à 30 ans, selon le crime qui a été commis. Au-delà de ces peines incompressibles, le détenu peut ensuite demander à être libéré. Dans les faits, un condamné a donc toujours en France une chance de sortir de prison.

La Côte d'Ivoire envisage l'apaisement

La Côte d'Ivoire envisage l'apaisement

Si le retour à la normale complet n'est pas encore prévu à Abidjan, les tensions commencent à s'effacer.

En attendant une éventuelle réconciliation franche et durable, les Ivoiriens entrevoient l'apaisement des tensions, moins d'une semaine après la chute de Laurent Gbagbo. Samedi 16 avril, les deux camps qui se sont affrontés pendant les cinq mois qu'a duré la crise électorale – dénouée au terme de dix jours de guerre civile à Abidjan – ont donné des signes encourageants quant à leur volonté de tourner la page des violences.

Le camp du président sortant, d'abord, a appelé dans la soirée à la réconciliation. "Nous devons arrêter l'escalade de la violence et de la déchéance", a déclaré Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), accompagné notamment d'Alcide Djédjé, ex-ministre des affaires étrangères de M. Gbagbo. "Au nom de la paix, arrêtons la guerre", a poursuivi M. Affi, appelant aussi à libérer les personnes arrêtées, dont M. Gbagbo, afin qu'il prenne "part à la réconciliation nationale".

70 PROCHES DE GBAGBO LIBÉRÉS

Un appel en partie entendu – et probablement négocié – par le nouveau pouvoir, qui a annoncé quelques minutes plus tard la libération de près de 70 personnes arrêtées lundi en même temps que Laurent Gbagbo. Un total de "120 personnes environ" avaient été arrêtées à la résidence présidentielle et amenées à l'hôtel du Golf, QG de M. Ouattara, a déclaré le ministre de la justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, sur la chaîne de télévision TCI. Parmi elles, "trente" membres de sa famille, dont ses petits-enfants, ont été "conduits aujourd'hui à une destination que nous gardons comme confidentielle", a-t-il poursuivi. "Des employés de maison", notamment ses cuisinières et jardiniers, qui "étaient au nombre de trente-huit", sont également "partis". M. Gbagbo se trouve quant à lui depuis mercredi en résidence surveillée dans le nord du pays, tandis que son épouse Simone demeure à l'hôtel du Golf.

Charles Blé Goudé, personnage clé du régime défait, fait toujours l'objet d'intenses spéculations, son camp affirmant qu'il était "en lieu sûr", après avoir été un temps dit arrêté par les FRCI. Il n'a pas été arrêté et se trouverait en "lieu sûr", a déclaré à l'AFP à Paris un conseiller de Laurent Gbagbo, Toussaint Alain. De nombreuses rumeurs ont circulé quant au sort de Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes et ministre de la jeunesse du président déchu.

Les caciques de l'ancien régime devront toutefois répondre de leurs actes. Le ministre de la justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, a déclaré dimanche qu'il allait saisir le procureur d'Abidjan pour ouvrir des enquêtes contre les personnes "susceptibles" d'avoir commis des "crimes de sang", "des achats d'armes" ou des "détournements d'argent". Ces enquêtes pourraient concerner notamment "les membres du gouvernement" de M. Gbagbo, mais aussi des journalistes de la Radio-télévision ivoirienne (RTI), qui a été un puissant intrument de propagande du pouvoir en place de 2000 à 2011, a-t-il précisé.

RÉOUVERTURE DES ADMINISTRATIONS LUNDI



Sur le terrain, à Abidjan, le nouveau pouvoir reprend en main progressivement une situation chaotique, misant sur une réouverture imminente de l'administration. Les fonctionnaires qui avaient cessé de travailler en raison des violences sont appelés à reprendre "impérativement" le travail lundi. La TCI a ajouté que la rentrée des classes était prévue le 26 avril. Le couvre-feu a été allégé à partir de samedi et s'appliquera jusqu'à lundi de 22 heures à 6 heures, au lieu de 18 heures à 6 heures actuellement. Dans les rues d'Abidjan, la sécurité s'améliorait petit à petit malgré le désordre et les pillages persistant dans certains secteurs.

Autre signe d'un progressif retour à la normale : le camp militaire français de Port-Bouët, dans le sud d'Abidjan, a cessé vendredi soir d'être une base d'accueil pour les personnes évacuées lors des combats.
Au total quelque 5 000 personnes, pour moitié des Français, avaient rejoint le camp, dont quelque 3 300 ont quitté le territoire ivoirien, selon la force française Licorne.

La Gambie, petit pays d'Afrique de l'Ouest, a déclaré ne pas reconnaître M. Ouattara et affirmé que M. Gbagbo demeurait "le président légitime". A Paris, plusieurs milliers d'Ivoiriens, et à Londres, environ 200, ont manifesté pour célébrer la victoire d'Alassane Ouattara et remercier la France et l'ONU pour leur rôle.

mardi 12 avril 2011

Côte d'Ivoire : "L'interpellation de Laurent Gbagbo ne signifie pas nécessairement la fin du conflit"

Côte d'Ivoire : "L'interpellation de Laurent Gbagbo ne signifie pas nécessairement la fin du conflit"


Images de Laurent Gbagbo, peu après son arrestation, diffusées par la télévision ivoirienne, lundi 11 avril.
Esteban : Que sait-on exactement du rôle de la France dans l'arrestation de Gbagbo ?

pénétré dans le périmètre de la résidence de Laurent Gbagbo au moment de son interpellation, lundi 11 avril, en début d'après-midi, et l'on ne dispose d'aucun témoignage ni d'aucun document démontrant le contraire. Les hélicoptères français ont ouvert la voie. Et ce sont des soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) qui ont procédé à l'interpellation.

En fin de matinée, lundi, M. Gbagbo et son entourage avaient tenté une sortie de leur résidence qui était en feu, touchée par un tir de missile français la veille au soir. Les partisans de Laurent Gbagbo avaient riposté et mis les assaillants pro-Ouattara en fuite. Laurent Gbagbo avait ensuite tenté de s'enfuir par une vedette au bord de la lagune. Il semble en avoir été dissuadé par l'hélicoptère français.

Arthur : Peut-on parler d'ingérence de la France ?

La force Licorne, forte de 1 700 hommes, a agi en vertu d'un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, voté à l'unanimité. Cette unanimité incluant les trois pays africains qui y siègent actuellement. Ce mandat impliquait la protection des civils contre les tirs à l'arme lourde.

On peut discuter sur le point de savoir si ce mandat a été dépassé ou non. Mais une partie de la réponse tient au fait qu'un énorme arsenal de ces armes lourdes entreposées dans le périmètre de la résidence de Laurent Gbagbo continuait, ces derniers jours, d'être alimenté par bateaux.

Les diplomates français estiment que la situation s'était à ce point dégradée, qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de précipiter la chute de Laurent Gbagbo. Ne rien faire aurait précipité le pays dans la guerre civile.

Guillaume : La France est-elle le gendarme de l'Afrique ?

Formellement, les troupes françaises de Licorne ont agi non pas en fonction des intérêts de Paris mais en vertu d'un mandat délivré, à New York, par le Conseil de sécurité des Nations unies. La présence des troupes françaises à Abidjan ne relève pas cependant d'un hasard. Il est évidemment lié au passé colonial de la France.

Mais l'intervention de Licorne, en 2011, n'a absolument pas les mêmes bases que celle des soldats français en 2004. Il s'agissait alors des militaires du bataillon d'infanterie de marine basé à Abidjan qui avaient tiré sur la foule des "jeunes patriotes" lancés dans des manifestations anti-françaises. Le bombardement mortel de l'aviation ivoirienne sur le camp français de Bouaké avait conduit la France à détruire l'intégralité de l'aviation ivoirienne et déclenché en représailles des manifestations "patriotiques".

La décision prise par Nicolas Sarkozy d'intervenir directement, même sous un clair mandat de l'ONU, contredit toutefois formellement ses discours antérieurs où il disait qu'aucun soldat français ne tirerait plus sur un Africain et que l'ancienne puissance coloniale n'était pas la mieux placée pour régler les différends politiques dans ces anciennes possessions.

Pierre : Pensez-vous que le président Ouattara souhaiterait renégocier les accords avec la France concernant la présence militaire de cette dernière sur le sol ivoirien ?

C'est une excellente question étant donnée la dette que le nouveau président vient de contracter à l'égard de l'armée française. En 2008, Nicolas Sarkozy avait annoncé la renégociation de tous les accords militaires liant la France à des pays africains. L'accord de défense franco-ivoirien de 1961 est le seul dont la renégociation n'a absolument pas débuté.

La France souhaitant, au préalable, le retour de la stabilité à Abidjan. Les discours français laissent entendre que Paris ne souhaite pas "s'incruster" davantage en Côte d'Ivoire et souhaite, à terme, le départ de ses soldats. La position qu'adoptera Alassane Ouattara dans ce dossier reflètera la teneur des relations nouvelles qu'il veut entretenir avec la France.

SPQR : L'affaire est-elle réglée ou bien est-ce le début d'une guerre civile ?

L'interpellation de Laurent Gbagbo ne signifie pas nécessairement la fin du conflit, étant donné le nombre important d'armes qui a été distribué à ses partisans ces derniers jours. Mais le retour à la paix civile est évidemment souhaité par une grande partie de la population qui, en dehors même des violences, souffre de l'insécurité, de la faim et de la soif, puisque dans certains quartiers d'Abidjan, l'eau a été longtemps coupée.

Le retour à la paix dépendra aussi de la capacité du nouveau président à enclencher un processus de justice visant les auteurs de violence, y compris dans son propre camp. L'annonce de la création d'une commission de vérité et de réconciliation, à l'instar de celles qui ont fonctionné en Afrique du Sud et au Maroc, est un premier pas dans ce sens.

Vitruve : Pensez-vous que Alassane Ouattara puisse véritablement réconcilier tout le monde ?

C'est évidemment un des grands défis qui attend la Côte d'Ivoire si elle veut redevenir la puissance phare de l'Afrique de l'Ouest qu'elle était jusqu'aux années 1990. Il est trop tôt pour avoir une conviction à ce sujet. Mais le fait que M. Ouattara ait réussi à imposer à ses troupes surexcitées d'épargner la vie de Laurent Gbagbo constitue un signe positif.

De nombreux observateurs font aussi remarquer que la présentation du pays comme étant irrémédiablement coupé entre un Nord musulman et un Sud chrétien est loin de correspondre à la réalité, beaucoup plus mélangée.

Un autre grand défi sera la reconstitution d'une armée réellement nationale avec la fusion des forces qui viennent de s'entretuer. Cette fusion, qui devait être réalisée depuis plusieurs années, ne l'a pas été.

Mk roma : Ouattara a-t-il jamais fait allusion aux violences commises par son propre camp ?

Dans son allocution télévisée du 7 avril, M. Ouattara a promis que "la lumière serait faite sur tous les massacres et les crimes". Il n'a pas fait explicitement référence au massacre de Duekoué, que les organisations des droits de l'homme attribuent largement à son camp.

Une accusation qui est particulièrement embarrassante pour lui puisque les soldats, accusés de ces exactions, étaient placés sous le haut commandement de Guillaume Soro, qui n'est autre que son premier ministre.

Clara : Les Gbagbo peuvent-ils rester encore longtemps à l'hôtel du Golf ou sont-ils susceptibles d'être rapidement remis à la justice ?

L'intention des nouvelles autorités ivoiriennes semble être de transférer rapidement Laurent et Simone Gbagbo dans le nord du pays où ils ont peu de partisans, où leur sécurité pourrait être mieux assurée. Dans un deuxième temps, l'idée est de trouver un autre pays africain pour les accueillir. Ce pourrait être, par exemple, l'Angola, le Nigeria ou l'Afrique du Sud.

Le défèrement de Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, compétente pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, n'est pas une perspective dans l'immédiat. Il faudrait que le procureur de cette Cour ou un autre pays que la Côte d'Ivoire demande l'ouverture d'une enquête, que les faits qui lui seraient reprochés entrent dans les compétences de la Cour, et qu'un mandat d'arrêt soit émis. La Côte d'Ivoire, elle-même, n'est pas partie au statut de Rome de 1998 qui fonde la compétence de la Cour pénale internationale.

Tiphaine : Guillaume Soro est-il un allié ou une menace pour Ouattara ? Peut-il lui faire de l'ombre ?

Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion du nord, ancien premier ministre de Laurent Gbagbo, et actuel premier ministre de M. Ouattara, a probablement pris encore de l'ascendant en tant que responsable militaire des opérations qui ont conduit à la reconquête de la totalité du territoire ivoirien.

Chef militaire connu pour son impulsivité, il pourrait, en effet, s'imposer face au très policé Alassane Ouattara.

Guest : J'aimerais savoir pourquoi nous n'avons pas d'informations sur les quatre otages en Cote d'Ivoire.

Tout simplement parce que nous n'en avons pas. De sources officielles françaises, on ignore où se trouvent les quatre personnes enlevées, lundi 4 avril, à l'hôtel Novotel d'Abidjan. L'inquiétude est accentuée par le fait qu'aucune revendication n'a été formulée. Ces quatre personnes ont été kidnappées par des hommes en uniforme.

Il s'agit du directeur du Novotel, d'un chef d'entreprise français et de deux de ses salariés africains. Ce dernier semble avoir fait partie des personnalités qui ont appelé à boycotter les services fiscaux de Laurent Gbagbo.


dimanche 10 avril 2011

Pourquoi les véhicules polluants sont encore loin d'être bannis des centres-villes

Pourquoi les véhicules polluants sont encore loin d'être bannis des centres-villes

Chaque commune pourra ajuster le dispositif à sa guise.
Mercredi 6 avril, l'annonce de la liste des véhicules polluants qui pourraient être concernés par une interdiction de circuler dans le centre de certaines grandes villes a suscité une vague de réactions contradictoires. Certains saluaient une mesure courageuse quand d'autres y voyaient une façon de bannir les moins fortunés, qui n'ont pas les moyens d'investir dans une voiture propre, du centre des agglomérations.

L'annonce peut impressionner : dans son édition du mercredi 6 avril, Le Parisien étalait sur une double page la liste de "ces véhicules bientôt bannis des centres-villes". Au total, plus de 10 millions d'engins pourraient être concernés, soit plus d'un quart des voitures particulières du parc automobile français, 40 % des deux roues et près d'un poids lourd sur deux.

Les véhicules les plus anciens, dont les moteurs n'ont pas été conçus pour limiter les émissions de particules fines et d'oxydes d'azote, sont dans le viseur de la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Les gaz rejetés par ces engins sont entre autres responsables d'asthme, d'allergies, de maladies respiratoires ou cardio-vasculaires. De quoi en faire "un enjeu de santé publique", pour la ministre.

Mais la mise en place des fameuses Zones d'actions prioritaires pour l'air (ZAPA) dans les centres de grandes villes ne devrait pas immédiatement impliquer une expulsion massive des vieux tacots.


UN CHIFFRE SURÉVALUÉ ?

Les 8 millions de voitures particulières dont la première immatriculation remonte avant le 1er octobre 1997 ne vont pas subitement disparaître des rues des centres-villes. La note explicative du ministère de l'écologie sur cette question (document PDF) précise en effet que "les communes ou groupements de communes, accompagnés dans leur démarche par l’Etat, définiront les modalités et les conditions d’accès à la zone en fonction du contexte local".

En pratique, chaque ville ou communauté d'agglomération devra choisir la localisation, le type de véhicule, voire la période durant laquelle s'appliquera la ZAPA. "Une agglomération peut très bien décider de ne se concentrer que sur les poids lourds, ou y ajouter les véhicules utilitaires...", expliquait mercredi Nathalie Kosciusko-Morizet.

L'agglomération de Bordeaux, candidate à l'expérimentation, ne sait pas encore quelle forme prendra sa ZAPA. Mais Michel Duchène, adjoint d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux chargé de la circulation et du stationnement, indique déjà qu'il ne s'agira pas de "stigmatiser la voiture". En effet, de nombreux ménages ne peuvent pas s'offrir de véhicule récent, faute de budget. "Mettre en place une ZAPA n'implique pas d'exclure une partie de la population du centre-ville ou des quartiers", continue l'élu.

Le chiffre de 10 millions de véhicules polluants concernés par le dispositif dépendra donc de la manière dont les villes décideront d'appliquer la réforme. Il faudra patienter quelques mois avant de voir si la tendance concerne essentiellement les poids lourds, où si les voitures individuelles sont également visées.


Les ZAPA visent à inciter à un mode de déplacement moins polluant.

"IL FAUT LAISSER LE TEMPS AUX HABITANTS DE S'ADAPTER"

Dans les collectivités concernées, on préfère calmer les inquiétudes. "Le ministère parle d'interdiction de circuler d'un certain type de voitures, mais nous n'en sommes pas encore là, explique Michel Duchène. Il faut d'abord mener des études [financées jusqu'à 70 % par l'Etat] qui nous permettront de savoir quelles zones sont les plus touchées par la pollution de l'air. Cela va prendre plusieurs mois."

Michel Reppelin, chargé de la mission développement durable à la communauté urbaine de Lyon, ne compte pas non plus aller trop vite : "Nous allons partir calmement. Nous ne sommes pas dans une démarche qui consisterait à sortir les bagnoles de la ville. Il va nous falloir étudier ce qui existe déjà à l'étranger, établir des scénarios, et surtout étudier les aspects sociétaux et économiques de ce type de décision. L'Etat est un peu stressé, sourit-il, mais chaque chose en son temps. On ne fait pas une révolution en un mois !"

Son collègue Jean-Louis Touraine, premier adjoint au maire de Lyon chargé des déplacements urbains et de la circulation, confirme à l'antenne de France Info : "On ne va pas demander aux gens de changer de véhicule du jour au lendemain. Au terme de l'année 2011, nous pourrons déterminer quelques grandes lignes, mais ces mesures ne seront appliquées que très progressivement entre 2012 et 2014. Il faut laisser le temps aux habitants de s'adapter".

LA DIFFICILE QUESTION DU RESPECT DE LA CONSIGNE

Reste enfin la question de l'application de cette décision. Une fois la ZAPA mise en place par les localités, comment s'assurer qu'une voiture qui circule en centre-ville est "propre"? Le projet d'arrêté (PDF) mis en ligne par le ministère de l'écologie évoque le retour d'une pastille à fixer sur le pare-brise indiquant l'ancienneté du véhicule, ce qui permettrait aux autorités d'identifier les contrevenants roulant à bord d'antiquités polluantes. Ceux-là écoperaient une amende de troisième classe, à hauteur de 65 €.

Autres solutions préconisées par le projet d'arrêté, le contrôle par la police du certificat d'immatriculation – ex-carte grise – afin de vérifier l'âge de l'engin, ou la vidéosurveillance qui permettrait des contrôles automatiques.

Mais une vieille 2CV, qui tomberait a priori sous le coup de l'application de la ZAPA, pourrait tout de même être exemptée de contravention. En effet, si son propriétaire l'équipe d'un "dispositif de post-traitement homologué par le ministère chargé des transports" et effectue une demande auprès de la collectivité locale où il réside, sa voiture pourra redevenir acceptée dans les rues du centre-ville.

Il ne sera donc pas simple de faire respecter ces mesures, si elles venaient à être adoptées après cette période d'expérimentation.