vendredi 1 avril 2011

Pékin accuse des entreprises liées à Google de fraude fiscale

Pékin accuse des entreprises liées à Google de fraude fiscale

Le logo de Google, à Pékin.

Les autorités chinoises accusent trois entreprises liées à Google d'évasion fiscale et ont ouvert une enquête, affirme la presse chinoise. Une procédure qui renforce la pression sur le moteur de recherche, engagé dans un bras de fer avec Pékin sur la censure de son moteur de recherche et son service de cartographie en ligne.

Deux des trois entreprises visées appartiennent à Google, et la troisième est un partenaire du moteur de recherche. Google a démenti les accusations de fraude ; le moteur de recherche explique dans un communiqué qu'il "pense agir, et toujours avoir agi, en conformité avec la loi fiscale chinoise".

Les trois entreprises sont soupçonnées d'avoir présenté des déclarations de revenus erronées, et de devoir environ 4,2 millions d'euros au fisc chinois. Les détails de la fraude supposée ne sont pas connus. Sollicité par l'agence Reuters, le ministère des affaires étrangères chinois n'a pas souhaité commenter ces informations.


CONFLIT LONG

Google et Pékin sont engagés depuis plus d'un an dans un bras de fer qui implique également Washington. Il y a un an, le moteur de recherche avait accusé à demi-mots Pékin de soutenir ou de fermer les yeux sur des attaques informatiques visant les comptes Gmail de dissidents chinois. Après plusieurs semaines de conflit, Google avait décidé de faire transiter ses recherches en Chine par Hongkong, où il n'est pas soumis aux lois draconiennes sur la censure.

Le conflit a pris un nouveau tour début mars, après de nouvelles accusations de Google contre Pékin, portant sur le blocage de sa messagerie Gmail. Le moteur de recherche risque également de ne pas voir la licence de son service Google Maps renouvelée.

Relativement peu présent en Chine, où le moteur national Baidu occupe l'essentiel du marché de la recherche, Google tente depuis plusieurs années de trouver un équilibre entre le respect de la loi chinoise, qui prévoit une censure généralisée, et le respect de la liberté d'expression, élément-clef de son image de marque. Washington s'est également impliqué à plusieurs reprises dans les conflits entre Google et les Etats, le plus souvent pour soutenir le moteur de recherche, mais aussi parfois pour lui demander de s'impliquer davantage.