jeudi 24 mars 2011

Les coûts de canon de l'armée française

Les coûts de canon de l'armée française

Déjà plusieurs centaines d'heures de vol, des dizaines de sorties d'avions de chasse et de surveillance, et - à l'heure qu'il est - quatre blindés neutralisés en tout et pour tout. Depuis le déclenchement de l'intervention militaire en Libye, l'armée française a mobilisé des moyens conséquents pour un bilan - en apparence - limité. Hier, les Rafale du porte-avions Charles-de-Gaulle, positionné en Méditerranée, ont effectué un premier «vol de reconnaissance» dans l'espace aérien libyen, avant de regagner le navire sans difficulté, a indiqué Paris. Tout ça pour ça ? 

 Les coûts de canon de l'armée française

L'état-major rétorque que l'efficacité de l'action militaire ne se mesure pas au nombre de frappes. La résolution 1973 de l'ONU prévoit la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne et autorise le recours à la force pour assurer la protection des populations civiles. Samedi, les raids de l'aviation française près de Benghazi, suivis quelques heures plus tard par d'autres bombardements de la coalition dans le même secteur, ont fait reculer les forces pro-Kadhafi. «Nous avons évité un bain de sang à Benghazi», se félicite le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Mais depuis, plus rien. «Cela peut être interprété comme un succès», note Jean-Pierre Maulny, spécialiste des questions de défense à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris. Hier, devant les députés, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a déclaré : «A ce jour, aucun hélicoptère ou avion de combat sous l'autorité du gouvernement de Tripoli ne vole à cet instant et n'est vraisemblablement en mesure de voler.»

Carburant. Mais dans un contexte économique où l'Etat réduit ses dépenses tous azimuts, notamment au sein des armées (8 000 suppressions de postes prévues cette année), et en l'absence de but de guerre bien défini, la question du coût des opérations commence à poindre.